La taxe sur les friches commerciales : un levier incitatif pour relancer les locaux vacants

Une mesure fiscale pour lutter contre la vacance commerciale

Face à la hausse préoccupante des locaux commerciaux inoccupés dans de nombreuses villes de France, la taxe sur les friches commerciales (TFC) s'impose comme un outil stratégique. Cette taxe locale, désormais activée dans des villes comme Paris, vise principalement à inciter les propriétaires à remettre leurs biens sur le marché, plutôt que de laisser des vitrines vides altérer le dynamisme urbain.

Qu’est-ce que la taxe sur les friches commerciales ?

Créée par l'article 153 de la loi de finances pour 2020, la TFC est une taxe facultative instaurée par les collectivités locales. Elle cible les locaux commerciaux ou professionnels inoccupés depuis au moins deux ans.

Son taux d’imposition est progressif :

  • 10 % la première année,

  • 15 % la deuxième,

  • 20 % la troisième.

Les collectivités peuvent même doubler ces taux, atteignant jusqu’à 40 % dans certains cas. Le montant est calculé sur la base du revenu net servant à la taxe foncière.

Objectifs : réactivation et lutte contre la spéculation

Contrairement à une idée reçue, cette taxe n’a pas vocation à augmenter les recettes fiscales, mais bien à agir comme un levier d’incitation. Elle permet de :

  • Réduire la vacance commerciale, en rendant économiquement non viable la rétention prolongée de locaux vides.

  • Freiner la spéculation, notamment dans les zones à forte tension commerciale.

  • Stimuler la revitalisation urbaine, en favorisant le retour d’activités commerciales de proximité.

Un outil déployé progressivement dans les grandes villes

Paris a activé la TFC pour la première fois en 2024, en l’appliquant à plusieurs zones stratégiques, dont le boulevard Saint-Michel, emblématique du Quartier Latin. Une liste d’adresses vacantes depuis parfois plus de dix ans a été transmise à la Direction régionale des finances publiques.

Des villes comme Poissy, Bagnolet ou Beauvais suivent le mouvement, confrontées aux mêmes enjeux de désaffection commerciale en centre-ville.

Premiers retours et limites constatées

Selon les collectivités ayant expérimenté la TFC, les premiers effets sont positifs : certains propriétaires se sont manifestés pour relouer, ou réhabiliter, leurs locaux. Toutefois, des limites subsistent :

  • Difficultés d’identification des locaux vacants,

  • Temps de latence administratif,

  • Montants parfois jugés insuffisants pour réellement modifier les comportements spéculatifs.

Une piste parmi d'autres pour revitaliser le commerce urbain

La taxe sur les friches commerciales ne peut suffire à elle seule. Elle doit s’inscrire dans une politique plus large, incluant :

  • L’accompagnement à la relocation via des plateformes comme Paris Commerces,

  • L’encadrement des loyers commerciaux,

  • Des dispositifs de soutien à l’implantation de commerces innovants et de proximité.

Conclusion : une opportunité à ne pas négliger

Alors que la vacance commerciale menace l’attractivité de nombreux centres-villes, la TFC constitue une réponse concrète, souple et incitative. Pour les propriétaires, elle représente une opportunité de réévaluer la stratégie de leurs biens inoccupés.

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