Tout comprendre sur la taxe « fast-food » et ce qu’elle change pour les établissements de restauration rapide

Vous envisagez d’ouvrir ou d’exploiter un commerce de restauration rapide ? Il est essentiel de comprendre ce qu’est un établissement dit « fast-food », le marché qu’il représente à Paris, puis la nouvelle fiscalité qui s’y applique et ses conséquences concrètes pour l’emplacement et le business. Cet article vous guide étape par étape.

Qu’est-ce qu’un commerce de « fast-food » ?

Définition et caractéristiques

Un commerce de restauration rapide (souvent qualifié de « fast-food ») se distingue en général par :

  • un service rapide ou une consommation sur place ou à emporter avec peu d’attente ;

  • une carte relativement standardisée, des menus, des plats préparés à l’avance ou semi-préparés ;

  • une forte densité, souvent en zone urbaine ou de passage.
    Certains rapports considèrent que l’offre « restauration rapide » inclut aussi les sandwichs préparés et les produits à consommation immédiate. (source : CCI Paris Île-de-France)

Le nombre de fast-foods à Paris et le marché que ça représente

Nombre d’établissements à Paris

Selon la CCI Paris Île‑de‑France, l’Île-de-France compte environ 18 000 établissements de restauration rapide, soit 22 % du total national. Parmi eux, environ 6 500 sont situés à Paris-intra-muros.
Ces chiffres montrent que le mode de consommation « rapide » est particulièrement structuré dans la capitale et sa région.

Chiffres clés du marché en France et à Paris

  • En France, le secteur de la restauration rapide (fast-food) représenterait plus de 30 milliards d’euros en 2024.(source : EPSIMAS)

  • Les burgers seuls représentent environ 8,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit plus de 40 % du marché des chaînes. (source: Républik Retail)

  • En Île-de-France, 64 900 salariés travaillent dans la restauration rapide, dont 39 % à Paris. (source : CCI Paris Île-de-France )

Enjeux pour l’emplacement

Avec une telle concentration, l’emplacement devient un facteur essentiel : proximité des zones de passage, bouche de métro, quartiers d’affaires ou étudiants. Mais ces emplacements aussi sont soumis à une forte concurrence et à des coûts (loyer, charges, aménagement). Le marché reste attractif, mais les marges peuvent être contraintes.

La taxe « fast-food »

Origine et objet de la mesure

Un amendement n° I-758, déposé dans le cadre du Projet de loi de finances pour 2026, propose d’instaurer une double taxe applicable aux restaurants franchisés de restauration rapide à compter du 1er juillet 2026. (source : Assemblée Nationale)
L’objectif déclaré : freiner la prolifération des fast-foods franquisés, jugée nuisible à la santé publique et à la diversité alimentaire. (source : Snacking+1)

Montants et modalités

  • Taxe à l’ouverture : 50 000 € par nouvel établissement franchisé.

  • Taxe annuelle à l’exploitation : 10 000 € par an.

  • Montants doublés si l’établissement se situe à moins de 300 m d’une école.

  • Attention : la taxe cible les restaurants franchisés, et non les établissements indépendants ou en succursale non assortis de franchise.

Autres mesures fiscales proches

Par ailleurs, d’autres débats concernent la fiscalité de la restauration rapide : un amendement propose de soumettre à un taux de TVA de 20 % les établissements ne détenants pas le titre de « Maître Restaurateur ».

Calendrier et zone d’incertitude

La taxe n’est pas encore votée définitivement : elle figure comme proposition dans le projet de loi 2026. Les modalités précises attendent décret.

Impacts sur le business et l’emplacement

Pour l’ouverture de nouveaux établissements

Ce nouveau surcoût de 50 000 € à l’ouverture change la donne : il augmente l’investissement nécessaire et pourrait dissuader certaines implantations, notamment dans des emplacements périphériques trop risqués. L’emplacement devient donc encore plus stratégique : un espace à fort passage, bonne visibilité, potentiel de fréquentation justifiant ce surcoût.

Pour l’exploitation et la rentabilité

  • Une taxe annuelle de 10 000 € (voire 20 000 € si près d’une école) constitue un coût fixe supplémentaire. Cela peut peser sur les marges déjà contraintes par les loyers et charges.

  • Cela incite à optimiser la fréquentation, l’offre (menu, rapidité, livraison) et la gestion des coûts.

Pour le choix de l’emplacement

  • Les zones « sensibles » (à proximité des écoles) sont pénalisées par surcoût. Le choix d’un emplacement un peu plus éloigné peut être judicieux, à condition de compenser par la fréquentation.

  • Les quartiers très denses (centre de Paris, arrondissements à fort passage) restent attractifs mais aussi très coûteux. Le surcoût fiscal rend la valorisation et la différenciation encore plus importantes.

Pour les chaînes franchisées vs indépendants

Puisque la taxe cible les établissements en franchise, les indépendants ou succursales internes peuvent bénéficier d’un avantage compétitif fiscal. Cela peut influer sur la stratégie d’expansion des grandes chaînes et sur le choix de modèle.

Conséquences pour le marché global

  • La mesure pourrait ralentir l’expansion des chaînes de restauration rapide dans certaines zones, laissant plus de place à des concepts « fast-casual » ou à restauration locale.

  • Sur un plan urbain, cela peut influencer la dynamique de commerçants, de visibilité de marques.

  • Pour l’investissement commercial (fonds de commerce, bail, emplacement), la taxe constitue un facteur de risque supplémentaire à prendre en compte dans la valorisation.

En résumé, la taxe fast-food proposée modifie sensiblement les équilibres pour l’ouverture et l’exploitation d’un commerce de restauration rapide. Elle impose un coût élevé à l’ouverture, une charge fixe à l’exploitation, et penalise les emplacements proches d’écoles. Pour tout porteur de projet ou investisseur, l’emplacement, la gestion des coûts, et le modèle d’exploitation (franchisé ou indépendant) deviennent des facteurs clés de succès.

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